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2014, un millésime hors normes

Ce millésime se caractérise par trois grandes périodes très contrastées et aux conditions climatiques atypiques : 

Pendant l’hiver et le printemps, la pluviométrie est très déficitaire. Durant l’hiver le déficit est de l’ordre de 50 % ne permettant pas de reconstituer les réserves d’autant plus que l’automne était aussi déficitaire, c’est très inquiétant. Et ceci d’autant plus que les températures pendant l’hiver et le printemps sont très douces favorisant une avance de la végétation de l’ordre de 15 jours à 3 semaines par rapport à la normale. S’ajoute à cela le fait que l’évapotranspiration constatée pendant ce printemps est la plus importante de ces 35 dernières années, faisant craindre le pire quant à la croissance de la vigne et au développement des grappes. L’été est heureusement salvateur d’une part grâce à des températures plus fraîches : Le bilan thermique de l’été est proche de celui du printemps alors que généralement il est supérieur de 25 %. D’autre part, la pluviométrie est normale en quantité et efficace car fractionnée. Cela lui permet d’être disponible pour la vigne qui ainsi pourra passer ce cap malgré des réserves au plus bas. Le début du mois de septembre est chaud et sec, facteur très bénéfique pour la maturation des raisins. De plus les nuits sont fraîches, tout comme en août, c’est un paramètre très favorable à la couleur des jus ainsi qu’à leur expression aromatique. A St-Chinian les pluies de la deuxième quinzaine ont été limitées (alors que de gros orages tombaient plus à l’Est) ne contrariant pas la fin des vendanges. Nous avons pu ainsi récolter les raisins dans des conditions optimales.

Au cours de ce millésime en trois actes, où nous sommes passés de la grande inquiétude au soulagement, nous avons finalement pu tirer le rideau rassurés après des vinifications sans soucis. Les vins se révèlent aujourd’hui tout en équilibre et en élégance. 

Pour les blancs, le sauvignon puis le piquepoul ont été récoltés les 2 et 3 septembre. Les vins présentent déjà du gras et des arômes assez présents mais en finesse, ce qui n’est pas toujours le cas à ce stade de l’élevage. Ils nous semblent prometteurs et devraient nous livrer un peu plus de leur potentiel pendant l’hiver. 

Les vendanges de rouge ont débuté le 12 septembre avec les syrah sur schistes pour se terminer le 26 avec des mourvèdres sur grès et argilo-calcaires. Nous avons cueilli de beaux raisins très sains et de taille limitée qui nous donnent aujourd’hui des vins tout en élégance tant au niveau des arômes que de la structure et de l’équilibre. L’élevage ne devrait qu’affiner leur expression. 

Saint-Chinian, le 22 novembre 2014 

Des conditions météorologiques d’autrefois pour un résultat au très bel avenir. 

Petit préambules sur des contions météorologiques très particulières. Ce millésime est caractérisé par des conditions météorologiques que nous n’avions pas vues depuis très longtemps (pour les plus vieux). Tout d’abord l’hiver à partir de janvier a été froid, entrainant un retard de la végétation. Le mois de mars a lui aussi été frais mais surtout très pluvieux (environ 3 fois plus que la moyenne). Ensuite, avril a été assez frais, mais c’est surtout mai qui a été le mois de mai le plus froid depuis 1950 entrainant un retard physiologique de 15 jours environ. Les mois de juillet et août bien que chaud n’ont pas pu combler ce retard. En résumé le bilan climatique 2013 se caractérise par : - Une pluviométrie légèrement déficitaire sur le millésime mais 66 % des pluies ont été efficientes car tombées en période végétative et ont ainsi permis d’avoir des réserves hydriques suffisantes pour l’été. - Le bilan thermique printanier est le plus froid depuis 20 ans ce qui explique le retard végétatif du millésime. Ce bilan météorologique est préoccupant pour les vignerons qui se méfient toujours des millésimes tardifs. Heureusement, les conditions estivales puis le mois de septembre sec et venté, ont permis aux raisins de mûrir dans de bonnes conditions avec en prime des nuits fraîches, en particulier au mois de septembre, pendant la maturation, ce qui est très favorable à la synthèse d’anthocyanes (couleur) et d’arômes.

Les vendanges et les vins. Préoccupés par des vendanges tardives, les choses se sont finalement passées dans de bonnes conditions pour nous. Il est évident que pour les cépages ou les terroirs tardifs le travail du vigneron favorisant l’aération de la vendange et du feuillage ainsi que des rendements raisonnables ont été des paramètres particulièrement décisifs pour la qualité cette année.

En ce qui nous concerne, nous avons vendangé avec environ 10 j de retard par rapport à la moyenne. Le blanc - sauvignon et cette année un peu de piquepoul - ont été récoltés les 12 et 13 septembre. Les raisins étaient très jolis, mûrs sans être dorés ce qui est préjudiciable aux arômes et avec un bel équilibre sucre/acidité. Tout ceci est prometteur mais, bien que les fermentations soient terminées, il est encore tôt pour avoir une idée plus précise du résultat. Pour ce qui est des rouges. Nous avons récolté les syrah à partir du 30 septembre (du jamais vu pour nous), elles étaient magnifiques avec une très belle maturité phénolique et des acidités bien préservées. Les grenaches étaient aussi particulièrement beaux mais malheureusement rares (moitié récolte) du fait de beaucoup de coulure (problèmes de fécondation pendant la floraison). La surprise est venue des cépages tardifs (carignan et mourvèdre) pour lesquels nous étions plus inquiets. Nous savions que les travaux en vert (épamprage, palissage et effeuillage) que nous poussons à l’extrême allaient nous aider à attendre la maturité. Il se trouve que sur ces cépages, celle-ci était moins en retard. Cela nous a permis de récolter de beaux carignan et de très beaux mourvèdre. Cela s’est terminé le 12 octobre, il est donc encore un peu tôt pour parler des vins qui en sont issus même si nous ne sommes pas inquiets. Pour ce qui est des syrah et des grenaches dont la fermentation alcoolique est terminée, ils se dégustent très bien, tellement bien qu’on aurait envie de les boire. En résumé, ce millésime nous aura bien compliqué la vie dans la vigne au printemps, nous aura fait inquiéter et attendre mais le résultat devrait nous faire vite oublier tout cela. Nous devons d’autant plus l’apprécier que d’autres n’ont pas eu cette chance. Le climat méditerranéen a bien des avantages.

Saint-Chinian, le 19 octobre 2013. 

2012: Une climatologie inhabituelle et favorable a l'obtention d'un millésime riche et flatteur pour ceux qui ont su le maitriser.

En 2012, la climatologie a été marquée par un hiver hors normes. D'une part, il a été exceptionnellement sec avec un déficit en eau historique (jamais vu depuis qu'existent les relevés pluviométriques). D'autre part, le mois de février a été particulièrement froid (pas vu depuis 1985) en début de mois pour ensuite être très chaud en fin de mois. Heureusement, par la suite, la pluviométrie est revenue à la normale et bien répartie sur la période végétative, à l'exception d'un léger stress hydrique début août, associé à des températures très élevées. Des orages sont arrivés juste au bon moment, fin août, pour assurer une fin de saison plus sereine.

Tout au long du cycle végétatif, les températures ont été supérieures à la moyenne (+10%) avec en particulier un début de mois d'août très chaud. Ces conditions climatiques ont été favorables à l'obtention d'une récolte de qualité.

Au niveau phytosanitaire, l'année à été plus compliquée qu'à l'habitude. La pression d'oïdium a été importante tout au long du cycle. La pression de mildiou à, quand à elle, augmentée en cours de saison pour atteindre des pics en été avec une présence importante de mildiou mosaïque à contenir.

Pour ce qui concerne La Madura, nous avons grâce à la prophylaxie (toujours beaucoup de travaux en vert) réussi à obtenir un bon état sanitaire avec 2 traitements anti-oïdium (3pour le carignan). Pour le mildiou, que généralement nous ne traitons pas, nous avons du faire un traitement de couverture sur le feuillage, fin juillet, contre le mildiou mosaïque.

Après cette saison intense, les vendanges se sont déroulées sereinement avec de beaux raisins et un temps clément. Les blancs ont été récoltés les 4 et 5 septembre. Nous n'avons ensuite débuté les rouges que le 20 septembre avec les syrah sur schistes pour terminer le 8 octobre avec les mourvèdre qui ont nécessité une attente plus importante pour atteindre une parfaite maturité phénolique (c'est là que le travail du vigneron a son importance). Nous n'avions pas terminé les vendanges si tard depuis 2004.

Les décuvages étant terminés depuis cette semaine, nous pouvons faire un premier bilan. En blanc, les vins sont aujourd'hui très flatteurs, expressifs et frais avec une belle rondeur. Les rendements ont pour nous été bons avec 41 hl/ha. Pour les rouges, il est encore tôt pour avoir un jugement définitif mais d'ores et déjà ils montrent de belles structures avec des tannins très souples. Au nez, ils sont déjà assez expressifs, typés et fruités. En rouge le rendement est de 29 hl/ha à peu près dans la norme chez nous.

En résumé, tout cela laisse présager d'un beau millésime 2012. Cela ne sera certainement pas le cas dans toutes les régions. De ce fait, nous espérons que les prescripteurs sauront intégrer le fait que nous n'avons pas eu le même climat que dans d'autres régions. En effet, l'amalgame entre les régions sur la qualité d'un millésime est malheureusement très fréquent. Il nous est rarement favorable car nous avons la chance d'avoir un climat généralement plus clément et de ce fait moins sujet aux fluctuations d'un millésime à l'autre. À bon entendeur...

Saint-Chinian, le 10 novembre 2012.

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