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Millésime des extrêmes pour des vins étonnamment équilibrés.

Ce millésime se caractérise par une climatologie extrême avec aux vendanges un grand déficit hydrique et une précocité record. Dans le même temps, les rendements sont historiquement bas. Malgré cela, les vins sont fins et équilibrés.

L’automne et l’hiver ont permis de refaire les réserves en eau qui étaient au plus bas après les vendanges 2016. A contrario, la pluviométrie s’est montrée déficitaire par la suite et même quasiment nulle pendant l’été chez nous, ce qui s’est traduit par un déficit hydrique important pour les vendanges.

Dans le même temps, les températures ont été très douces pendant l’hiver (excepté janvier) puis chaudes au printemps et en été. Cela a engendré au niveau de la végétation une précocité de l’ordre de 2 semaines d’avance par rapport à une année normale et ceci jusqu’aux vendanges.


Le cycle végétatif a aussi été perturbé. Cela a commencé par une très faible sortie de grappes (en particulier sur le mourvèdre chez nous). Par la suite, la floraison ne s’est pas déroulée parfaitement et la coulure (mauvaise fécondation des fleurs) a été fréquente. Ensuite, du 20 au 23 avril, des gelées matinales ont fait de dégâts, heureusement limités chez nous. Il résulte de tout cela un millésime 2017 dont la récolte est historiquement faible, la plus basse depuis 1945 (en France et dans le Languedoc), et pour nous la plus faible depuis nos débuts en 1999.

Les conditions climatiques de l’année n’ont pas posé de problèmes phytosanitaires, il était impossible, comme l’an dernier, de ne pas récolter des raisins sains.


A La Madura, les vendanges ont débuté le 17 août (record !) avec le sauvignon puis le piquepoul le 29. Les rendements sont, pour la troisième année, très faibles.

Pour les rouges, les syrah et grenache ont été récoltés entre le 4 et le 9 septembre (record encore !). En revanche, les températures fraîches de septembre, ont retardé la maturation des cépages tardifs, à savoir carignan et mourvèdre. Nous avons terminé la récolte du mourvèdre le 27 septembre.

La bonne surprise de ce millésime tient au fait que malgré ces conditions climatiques extrêmes, les vins sont très équilibrés avec de bonnes acidités:

- Les blancs sont expressifs, ronds et frais.

- Les rouges sont bien murs, charnus tout en ayant une belle acidité.

Toutefois, reste une inquiétude qui tient au fait que nous venons d’enchainer deux années aux rendements historiquement bas. Espérons que 2018 soit plus favorable à ce niveau.


Saint-Chinian, le 10 janvier 2018

De petits raisins pour de grands vins

Ce millésime est surprenant. Caractérisé par un été sans eau, il a engendré de toutes petites baies, en particulier sur les sols les plus maigres (schistes). Malgré ces conditions extrêmes, les vins sont chez nous équilibrés, souples et riches avec une belle fraicheur.

Le millésime 2016 à Saint-Chinian a présenté un déficit hydrique très important et particulièrement dans les périodes clefs. L’automne et l’hiver n’ont pas fourni l’eau nécessaire à la reconstitution des réserves dans les sols avec un déficit de l’ordre de 50 %. Au printemps, le moi de mai a été inhabituellement pluvieux et frais. Cette eau a certes été utile à la pousse de la vigne mais n’a pas permis de reconstituer des réserves en eau. Ce temps engendré de la coulure (problèmes de fécondation des raisins) sur les grenaches qui y sont très sensibles et s’est traduit pour les vendanges par des pertes de récoltes significatives. L’été a été extrêmement sec (proche de 1981 et 2001) et assez chaud. De ce fait, les baies ont peu grossi puis en fin de saison les jeunes vignes (pas encore profondément enracinées) et les vignes plantées sur des sols plus maigres ont souffert de stress hydrique ralentissant leur maturation. Ces conditions climatiques extrêmes se sont traduites de différentes manières : - Une récolte faible pour le grenache. - Une récolte faible sur les jeunes vignes. - Une récolte faible sur les vignes plantées sur les sols de schistes. - Une matière première très belle. Des couleurs intenses et une extraction très facile favorisant une conduite en douceur des vinifications.

Cette récolte, la plus faible en quantité depuis 2009 chez nous (soit un peu plus de 20 hl/ha), a heureusement engendré dans la cave des vins très prometteurs d’après les premières dégustations. - Les vins blancs sont frais mais avec beaucoup de gras et une belle expression aromatique. Cela devrait se confirmer pendant l’hiver. - Les rouges sont très ronds et plaisants avec une expression aromatique orientée vers les fruits noirs et les épices.

Saint-Chinian, le 12 novembre 2016

Un beau millésime, équilibré et expressif

Ce millésime, très réussi au final, n’a pas été de tout repos et fut sauvé puis transcendé par les conditions météorologiques des mois d’août et septembre.

Après un mois de novembre 2014 pluvieux, avec en particulier un épisode méditerranéen ayant permis de refaire des réserves en eau, l’hiver a été déficitaire en pluie. Ensuite, les mois de mai et surtout juin et juillet ont été très chauds et secs. La situation devenait préoccupante. Sur certains terroirs, en particuliers de schistes, le stress hydrique était important. Heureusement les pluies sont arrivées en août (excédentaire par rapport à la normale) associées à des températures raisonnables. Elles ont permis à la maturation de se réaliser correctement. Les conditions sont restées favorables en septembre avec des pluies faibles et des températures plus fraîches que la normale. Tout cela a rendu ce millésime moins précoce que ne le laissait penser une floraison et surtout une véraison historiquement précoce (environ 15 j d’avance). Il est à noter que sur la période végétative (avril à septembre), les pluies ont été déficitaires de 10 à 20 % alors que les températures étaient supérieures à la normale de 15 % (dans les plus chauds des 10 dernières années)

D’autres éléments climatiques ont eu une influence majeure sur la qualité des raisins récoltés. En effet, août et septembre ont connu des amplitudes thermiques importantes avec des nuits fraiches. Ceci favorise l’expression aromatique des vins ainsi que leur couleur. Ce contexte météorologique a finalement permis de récolter de beaux raisins dans la mesure où le travail dans le vignoble avais permis de conserver un bon état sanitaire (le travail du vigneron aura pu faire la différence). Les vendanges ont été moins précoces que prévues et il a été nécessaire d’attendre un peu plus que prévu pour obtenir une maturité optimale. 

Chez nous, au domaine La Madura, les blancs (sauvignon et piquepoul) ont été récoltés entre le 27 et le 31 août afin de conserver suffisamment de fraîcheur. Les rouges ont eux été récoltés à partir du 15 septembre pour les grenache et syrah puis les carignan et mourvèdre l’ont été assez vite derrière pour terminer le 30 septembre. Il est à noter que les cépages tardifs (carignan et mourvèdre) sont arrivés à maturité rapidement et leur qualité est remarquable. Après les premières dégustations des vins nous avons confirmation des nos impressions des vendanges.

Les blancs sont expressifs et bien équilibrés. Les rouges sont déjà plaisants au nez avec des structures riches et élégantes pour des vins si jeunes.

Nous attendons maintenant de gouter ces vins après l’hiver pour préciser un peu plus le profil du millésime mais leur qualité ne fait pas de doute.

Saint-Chinian, le 04 décembre 2015 

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